Les récentes affaires qui ont secoué la toile montrent à quel point une gestion spontanée des réseaux sociaux peut se transformer en crise. Un déficit d’image qui nécessitera beaucoup de doigté pour être récupéré.
« Migros Gate » et Greta
Le 12 août dernier, lors du sommet des grévistes du climat (SMILE) à Lausanne la semaine dernière, Greta Thunberg s’était rendue au magasin Migros de l’EPFL pour y faire ses courses. Admiratif, l’adjoint du gérant avait alors pris un selfie avec la militante. Migros s’empare du cliché pour en faire de la promotion sur ses réseaux sociaux. Le géant orange a même sponsorisé son post sur Facebook. Plus de 300’000 personnes ont ainsi vu cette publicité avec le cliché « volé ». Tollé!
Un déficit d’image qui pourrait durer
Le mercredi 14 août à 16h30, Migros se retracte et retire tous ses posts, l’équipe de Greta Thunberg ayant interpellé la grand distributeur.
Eric Woerth moqué
Début août, l’ancien ministre français Eric Woerth publie une photo de lui-même, en pleine ascension de l’Aiguille d’Argentière. Les internautes se rendent vite compte que quelque chose cloche sur la photo. Certains détails ne peuvent cacher la réalité de la gravité (la fermeture éclair et les gens en bas à droite du cliché). Le cadrage de la photo prise par le guide fait croire qu’il est en train de gravir une paroi quasi verticale. La toile s’emballe, Eric Woerth est ridiculisé et moqué.
Influence sur le référencement Google
Cela pourrait rester anecdotique. Cependant, comme le relate cet article du Blog du Modérateur, les algorithmes de Google accordent une importance énorme à cette affaire. Ils remontent, en tout cas momentanément, l’actualité d’Eric Woerth liée à cette polémique, et « efface » les résultats qui le citent dans l’affaire Tapie, et qui a connu des rebondissements en juillet 2019.
Eric Woerth ne s’y serait pas pris autrement s’il avait voulu expressément « effacer » certaines informations ou améliorer son référencement sur Google…
L’amateurisme peut coûter cher
Ces deux exemples démontrent que lorsqu’on gère une entreprise ou sa propre image sur les réseaux sociaux, l’improvisation peut vite se transformer en crise. Pour le cas de Migros (qui possède un service de communication professionnel), de nombreux aspects n’ont pas été étudiés avant qu’elle ne se serve du selfie pour faire de la publicité sur Facebook. A commencer par le fait que Greta Thunberg est mineure, ses parents devant donner leur accord pour que la photo soit postée sur n’importe quelle plateforme. Pour un usage commercial, c’est encore autre chose. Cependant, étant une célébrité, un cliché la concernant peut être considéré comme faisant partie du domaine public. D’ailleurs, dans cette excellente chronique de Marie Deschenaux , experte en communication, dans bilan.ch, les experts ont du mal à se mettre d’accord. Le porte-parole de Migros, Tristan Cerf, semble avouer un certain amateurisme dans la gestion de cette affaire.
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